REVUE&CORRIGEE
Nouvelle proposition math-rock française, et
nouveau duo guitare-batterie du sud est. Six titres racés, au son ample
et très clair à la fois. Doté d'une bonne production, c'est dès le
premier titre au nom provocateur, "Box Office", qu'on se laisse happer
par des ambiances noise us qui m'évoquent sans hésiter Unwound. Un
math-rock réductionniste, car non dans la surenchère de "plans" plus
alambiqués les uns que les autres. Plus enclins à proposer des séquences
et des ambiances, qu'ils vont faire évoluer vers des horizons
répétitifs ternaires, avec un gros fond de sons gras et cogneurs, proche
du stoner, comme sur "Bermudes", aux allures des débuts de Prohibition.
Le math-rock, car il en est question quand même, se révèle sur le titre
"S/t #6", proche quant à lui du duo nantais Room 204, en quasi plus
jazzy, mais tout aussi tranchant. Le duo lui aussi se révèle tout au
long des morceaux, même lorsqu'ils s'exercent à des harmonies plus
post-rock sur "Chuck Barry". Définitivement c'est l'entame que je
retiendrai, car aussi court soit-il, je pense qu'il y a un morceau de
trop sur ce disque. Sa fraicheur rattrapant le tout. Catégorie
"encourageant".
septembre 2013 par Cyrille Lanoë
Zicazic
Torpedo Deluxe
(f(x)80 Records – 2013)
Durée 32’10 – 6 Titres
Duo instrumental réunissant la guitare de Julien et la batterie de
Didrik, De Gonzague a un pied à Lyon et l’autre à Aix en Provence, une
raison de plus s’il en fallait pour que le groupe construise son œuvre
sur l’utilisation récurrente des breaks, des changements de rythmes et
autres césures rythmiques en tous genres. Remarqué avec « Four Track For
Fish », un premier Ep paru en 2009, le combo aura eu le cran d’aller
défendre à la scène sa musique, souvent taxée de math-rock, un terrain
de jeu où les deux brillants complices croiseront le fer avec Trumans
Water, The Forks ou encore Royal Mc Bee Corporation avant de retourner
en studio pour y enregistrer cette nouvelle tartine.
Au programme, six
titres mis en boite en 2012 par Lionel Vasseur et installés dans une «
Torpedo Deluxe » pour être tirés à cinq centaines de copies, de quoi
faire plaisir à ceux qui se sentent orphelins en repartant des concerts
et qui apprécieront du même coup de ramener un peu de De Gonzague à la
maison, quand bien même la rondelle qui se veut quelque peu artisanale
aurait mérité un meilleur mastering pour mettre en valeur des morceaux
comme « Bermudes », « Practical Workshop » ou « Chuck Barry » qui se
révèlent non seulement bourrés d’inspiration mais aussi joués avec un
réel talent et une complicité de tous les instants. A cet exercice
souvent diarrhéique et démonstratif qu’est le rock instrumental, De
Gonzague s’en sort haut la main en privilégiant le rendu général sur les
prouesses techniques individuelles et à l’arrivée, c’est l’auditeur qui
en est le premier gagnant ! A confirmer en live …
01/08/2013 par Fred Delforge
The French
Touch
Four Tracks For Fish
net ep | 4 titres |
20:55 min
Duo guitare / batterie
où officie un membre de NonKonForm (groupe aux influences jazz
marquées), De Gonzague plane dans un univers qui ne
s'apprivoise pas du premier coup. Puisant à la source du
"math-rock" (même si ce terme est quelque peu ridicule), les
deux musiciens proposent vingt minutes d'expérimentations
sonores, où les riffs de guitares s'empilent comme autant de
strates, formant un magma musical qui colle aux dents. Un fort
arrière gout de tentations labellisées "rock
indépendant" voir carrément "post rock" subsiste
en bouche après dégustation, et un
deuxième service s'avère nécessaire
pour bien apprécier toutes les couches de ce mille-feuilles.
Si De Gonzague, comme de nombreuses formations
affectionnant le côté
cérébral du rock, abandonne tout simplement le
chant, les deux compères se font tout de même
plaisir sur "Dont acte" en utilisant un sample d'une intervention
radiophonique d'un auditeur qui visiblement n'apprécie pas
Raffarin. A l'image de ce premier titre, "Four Tracks for fish"
réserve d'autres surprises, des alternances de rythmes bien
senties, une batterie infatigable mais jamais fatigante, et un jeu de
guitare tout en nuances malgré la présence
intensive de l'instrument.
Dans la
lignée de NonKonForm, Julien pousse le concept plus en
avant, se détachant du cadre traditionnel de la chanson.
Faisant fi des impératifs, il s'en va chercher de nouvelles
pistes de réflexion avec son compagnon de jeu.
Peut-être moins immédiates mais toutes aussi
intrigantes, ces voies à peine explorées partent
à l'assaut des conventions en matière de rythmes
et de phrasé. Et même si ce processus de
composition n'a aujourd'hui plus grand chose d'original, cet EP demeure
fort agréable.
mardi 23
février 2010 par p'tit boy
Underzine
Four Tracks For Fish
Genre :
Indie
noisy math-rock'n'roll
Peut-être
que De Gonzague,
en adressant ces quatre titres aux animaux à nageoires, part
défaitiste sur la
portée de sa musique, se restreignant sûrement
à un certain auditoire. Description,
réflexion et état d'âme sur ce premier
disque.
Il faut parfois savoir gratter sous la première couche,
s'attarder sur le fond
en faisant abstraction de la forme. Pour ce Four tracks for
fish,
c'est cette pochette livide made in photoshop qui m'a fait oublier cet
album
dans un coin de mon ordinateur. Je ne sais pas pourquoi aujourd'hui je
le
ressors, ici n'est pas la question, mais le fait est que j'ai failli
passer à
côté d'un disque qui vaut tout de même
un coup d'oreille.
De Gonzague est donc un duo lyonnais
(« encore un ?! » diront
les médisants) qui pratique une sorte d'indie noisy
math-rock'n'roll. Une
guitare, une batterie, pas de chant, et c'est parti. Le premier titre Dont
acte alterne riffs heavy et passages posés. Vient
se poser en sample l'exquis
coup de gueule d'un auditeur radio, en réponse à
« la rue peut s'exprimer mais
ce n'est pas la rue qui gouverne », commentaire de
Raffarin durant son
mandat de premier ministre. Pêle-Mêle
rappelle étrangement la manière
avec laquelle un autre groupe lyonnais (Keiko Tsuda)
s'amuse à
empiler les guitares. Vortuka et U-Turn
continuent et
clôturent ce premier disque dans cette lignée :
mélange de noise, de math-rock
et d'indie-rock, un peu dans le même esprit que Pneu,
les
passages post-rock en plus.
Ce premier essai, sans être novateur ou
spécialement percutant reste fort
sympathique. Le bon-goût et la qualité sont de
partie, on attends donc la
suite.
le
16/02/2013 par Thom