REVUE&CORRIGEE
Torpedo Deluxe
De Gonzague/f(x)80 RECORDS  (DG001)
Nouvelle proposition math-rock française, et nouveau duo guitare-batterie du sud est. Six titres racés, au son ample et très clair à la fois. Doté d'une bonne production, c'est dès le premier titre au nom provocateur, "Box Office", qu'on se laisse happer par des ambiances noise us qui m'évoquent sans hésiter Unwound. Un math-rock réductionniste, car non dans la surenchère de "plans" plus alambiqués les uns que les autres. Plus enclins à proposer des séquences et des ambiances, qu'ils vont faire évoluer vers des horizons répétitifs ternaires, avec un gros fond de sons gras et cogneurs, proche du stoner, comme sur "Bermudes", aux allures des débuts de Prohibition.
Le math-rock, car il en est question quand même, se révèle sur le titre "S/t #6", proche quant à lui du duo nantais
Room 204, en quasi plus jazzy, mais tout aussi tranchant. Le duo lui aussi se révèle tout au long des morceaux, même lorsqu'ils s'exercent à des harmonies plus post-rock sur "Chuck Barry". Définitivement c'est l'entame que je retiendrai, car aussi court soit-il, je pense qu'il y a un morceau de trop sur ce disque. Sa fraicheur rattrapant le tout. Catégorie "encourageant".
septembre 2013 par Cyrille Lanoë



Zicazic
Torpedo Deluxe
(f(x)80 Records – 2013) 
Durée 32’10 – 6 Titres
Duo instrumental réunissant la guitare de Julien et la batterie de Didrik, De Gonzague a un pied à Lyon et l’autre à Aix en Provence, une raison de plus s’il en fallait pour que le groupe construise son œuvre sur l’utilisation récurrente des breaks, des changements de rythmes et autres césures rythmiques en tous genres. Remarqué avec « Four Track For Fish », un premier Ep paru en 2009, le combo aura eu le cran d’aller défendre à la scène sa musique, souvent taxée de math-rock, un terrain de jeu où les deux brillants complices croiseront le fer avec Trumans Water, The Forks ou encore Royal Mc Bee Corporation avant de retourner en studio pour y enregistrer cette nouvelle tartine.
Au programme, six titres mis en boite en 2012 par Lionel Vasseur et installés dans une « Torpedo Deluxe » pour être tirés à cinq centaines de copies, de quoi faire plaisir à ceux qui se sentent orphelins en repartant des concerts et qui apprécieront du même coup de ramener un peu de De Gonzague à la maison, quand bien même la rondelle qui se veut quelque peu artisanale aurait mérité un meilleur mastering pour mettre en valeur des morceaux comme « Bermudes », « Practical Workshop » ou « Chuck Barry » qui se révèlent non seulement bourrés d’inspiration mais aussi joués avec un réel talent et une complicité de tous les instants. A cet exercice souvent diarrhéique et démonstratif qu’est le rock instrumental, De Gonzague s’en sort haut la main en privilégiant le rendu général sur les prouesses techniques individuelles et à l’arrivée, c’est l’auditeur qui en est le premier gagnant ! A confirmer en live …

01/08/2013 par Fred Delforge




The French Touch
Four Tracks For Fish
net ep | 4 titres | 20:55 min
Duo guitare / batterie où officie un membre de NonKonForm (groupe aux influences jazz marquées), De Gonzague plane dans un univers qui ne s'apprivoise pas du premier coup. Puisant à la source du "math-rock" (même si ce terme est quelque peu ridicule), les deux musiciens proposent vingt minutes d'expérimentations sonores, où les riffs de guitares s'empilent comme autant de strates, formant un magma musical qui colle aux dents. Un fort arrière gout de tentations labellisées "rock indépendant" voir carrément "post rock" subsiste en bouche après dégustation, et un deuxième service s'avère nécessaire pour bien apprécier toutes les couches de ce mille-feuilles. Si De Gonzague, comme de nombreuses formations affectionnant le côté cérébral du rock, abandonne tout simplement le chant, les deux compères se font tout de même plaisir sur "Dont acte" en utilisant un sample d'une intervention radiophonique d'un auditeur qui visiblement n'apprécie pas Raffarin. A l'image de ce premier titre, "Four Tracks for fish" réserve d'autres surprises, des alternances de rythmes bien senties, une batterie infatigable mais jamais fatigante, et un jeu de guitare tout en nuances malgré la présence intensive de l'instrument.

Dans la lignée de NonKonForm, Julien pousse le concept plus en avant, se détachant du cadre traditionnel de la chanson. Faisant fi des impératifs, il s'en va chercher de nouvelles pistes de réflexion avec son compagnon de jeu. Peut-être moins immédiates mais toutes aussi intrigantes, ces voies à peine explorées partent à l'assaut des conventions en matière de rythmes et de phrasé. Et même si ce processus de composition n'a aujourd'hui plus grand chose d'original, cet EP demeure fort agréable.
mardi 23 février 2010 par p'tit boy




Underzine
Four Tracks For Fish

Genre : Indie noisy math-rock'n'roll
Peut-être que De Gonzague, en adressant ces quatre titres aux animaux à nageoires, part défaitiste sur la portée de sa musique, se restreignant sûrement à un certain auditoire. Description, réflexion et état d'âme sur ce premier disque.

Il faut parfois savoir gratter sous la première couche, s'attarder sur le fond en faisant abstraction de la forme. Pour ce Four tracks for fish, c'est cette pochette livide made in photoshop qui m'a fait oublier cet album dans un coin de mon ordinateur. Je ne sais pas pourquoi aujourd'hui je le ressors, ici n'est pas la question, mais le fait est que j'ai failli passer à côté d'un disque qui vaut tout de même un coup d'oreille.
De Gonzague est donc un duo lyonnais (« encore un ?! » diront les médisants) qui pratique une sorte d'indie noisy math-rock'n'roll. Une guitare, une batterie, pas de chant, et c'est parti. Le premier titre Dont acte alterne riffs heavy et passages posés. Vient se poser en sample l'exquis coup de gueule d'un auditeur radio, en réponse à « la rue peut s'exprimer mais ce n'est pas la rue  qui gouverne », commentaire de Raffarin durant son mandat de premier ministre. Pêle-Mêle rappelle étrangement la manière avec laquelle un autre groupe lyonnais (Keiko Tsuda) s'amuse à empiler les guitares. Vortuka et U-Turn continuent et clôturent ce premier disque dans cette lignée : mélange de noise, de math-rock et d'indie-rock, un peu dans le même esprit que Pneu, les passages post-rock en plus.
Ce premier essai, sans être novateur ou spécialement percutant reste fort sympathique. Le bon-goût et la qualité sont de partie, on attends donc la suite.

le 16/02/2013 par Thom